Présentation

Le groupe de travail « Ingénierie financière » a rassemblé près de 90 participants lors de chaque rencontre organisée au sein du Réseau rural. Ont pu ainsi échanger un grand nombre d’acteurs concernés par cette thématique : développeurs territoriaux (au sein des pays, des Parcs Naturels Régionaux et des intercommunalités), accompagnateurs techniques (consulaires, experts comptables, structures d’appui aux créateurs d’activité, associations …), intervenants financiers (banques, ESIA, PFIL, ADIE, collectivités publiques, Europe) ou encore porteurs de projet qui participent à des démarches collectives (clubs d’entreprises, réseaux associatifs) …. Une occasion pour les acteurs du développement rural et les porteurs de projet de partager les difficultés qu’ils rencontrent à toutes les étapes de mise en œuvre du projet mais aussi d’identifier des solutions qui pourraient être davantage mobilisées (finance participative, clubs d’investisseurs, mécénat …).
L’ingénierie financière : de quoi s’agit-il ?
Selon le site « Trader Finance », l'ingénierie financière est "l'ensemble des techniques financières et juridiques mises en œuvre afin de résoudre un problème financier et/ou patrimonial que peut avoir un actionnaire, un investisseur ou une entreprise (technique de financement, transmission d'entreprises...)."
Plus largement, par ingénierie financière, il faut entendre la réflexion (en lien avec la stratégie) sur les modes de financements, les modalités d’aide et d’accompagnement mais aussi sur les conditions de la pérennité à plus ou moins long terme du projet.
Ramenée à l’échelle du développement territorial, c’est la combinaison des différents outils d’accompagnement, de financement et de suivi de projets disponibles sur le territoire afin de soutenir la démarche de création d’activités.
Les obstacles rencontrés par les porteurs de projet
Depuis plusieurs années déjà, les leviers de financement du développement local se réduisent en même temps que les marges de manœuvre des porteurs de projet.
Les participants du groupe de travail ont identifié plusieurs obstacles qui empêchent l’accès aux financements :
- La complexité des aides et des dispositifs : face à la multiplicité des aides et dispositifs existants, il est difficile de s’y retrouver !
- Des délais de versement des subventions publiques de plus en plus longs
- Des difficultés pour avoir accès à l’information en raison du « statut de juge et de partie de certains organismes »
Les acteurs du développement rural et les porteurs de projet ont également exprimé les difficultés qu’ils rencontrent pour boucler leur plan de financement ou pour disposer de suffisamment de trésorerie leur permettant de développer leur projet ou leur activité.
Mobiliser les solutions de financement adaptées aux porteurs de projet des territoires ruraux
Pour répondre aux besoins de financement des acteurs ruraux, le groupe de travail s’est d’abord intéressé aux dispositifs existants avant d’ouvrir son champ d’investigation aux nouvelles solutions à mobiliser en réponse aux besoins non satisfaits.
Le Comité d’expansion 05 et l’UDESS 05 ont partagé le résultat de leurs travaux de recherche des solutions de financement à développer. Le Comité d’expansion 05 a conduit des travaux en 2014-2015, dans le cadre du programme LEADER du Groupe d’Action Locale (GAL) du Pays gapençais, sur les solutions à développer afin de mobiliser l’épargne locale en faveur des projets du territoire. Quant à l’UDESS 05, son projet « Solidarité financière en acte » s’est intéressé à la recherche de solutions pour le problème plus spécifique de financement et de gestion de la trésorerie par les associations.
Les propositions ont porté sur plusieurs instruments financiers, dont :
- Le financement participatif ou crowdfunding : moyen de collecter directement des fonds, via une plateforme internet, auprès de plusieurs financeurs (personnes privées ou morales)
- Un fonds de dotation qui valoriserait du mécénat d’entreprises issues du territoire (ou mécénat local)
- Le fonds de garantie territorial, qui a pour objet de cautionner auprès des banques les créateurs d’activité et qui permet de faire face à des avances de trésorerie pour les porteurs de projet
- Le livret d’épargne locale, outil de mobilisation de l’épargne locale
- Le prêt de fonds entre associations : regroupement entre associations permettant le prêt de fonds entre les structures.
Outre les solutions de financement, d’autres réponses ayant trait au plan de financement du projet ou encore aux besoins de trésorerie ont été également pu être apportées.
Ainsi, il existe plusieurs réponses possibles aux besoins de trésorerie et/ou de fonds de roulement comme l’illustre le schéma ci-dessous :
En résumé, un nouveau modèle économique reste à inventer, faisant davantage appel aux financements privés présents sur les territoires. Pour faciliter la mobilisation de solutions de financement adaptées aux porteurs de projet, il y a tout lieu de favoriser les coopérations et la mise en réseau des acteurs. Le Réseau rural peut accompagner ces changements.
Les travaux du Groupe de travail « Ingénierie financière » ont permis d’élaborer un « Diagnostic des besoins d’accompagnement technique et financier » :
Le groupe de travail a élaboré une grille de questions structurées autours des 5 grandes étapes de construction d’un projet exposées dans le schéma ci-dessous :
Cet outil est destiné à toute personne recevant des porteurs de projet de création, reprise ou développement d’activité. En fonction du niveau d’avancement du projet, l’accueillant peut faire des préconisations au porteur de projet à l’aide des orientations proposées dans la grille.
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