Logo Reseau Rural
Accueil du site


Fondée en 1947 à Oraison, la Maison TELME, aujourd’hui installée à Peyruis (Alpes-de-Haute-Provence), est spécialisée dans la fabrication de terrines à base de viande et produits du Sud pour épiceries fines.

Bénéficiaire d’un financement européen FEADER (Fonds européen agricole pour le développement rural) et d'un financement de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur pour la construction d’une nouvelle unité de production, cette petite entreprise agro-alimentaire a fait le choix d’un approvisionnement majoritairement régional. 

 

Parole donnée à Solange NERVI-TELME, dirigeante de la Maison Telme (Peyruis, Alpes-de-Haute-Provence)

 

La Maison Telme a été fondée par vos grands-parents, Gaston et Lydie Telme, en 1947. Quand avez-vous repris la direction et pourquoi ?

J’ai repris la Maison en 2007. Mes grands-parents l’ont gérée de 1947 à 1981, puis ma mère Jeanine Nervi  a repris le flambeau avec « La Boîte à Genièvre » jusqu’en 2007. De mon côté, j’étais docteur en biologie et j’ai cessé mon activité de recherche à Marseille pour reprendre l’entreprise familiale, que j’ai rebaptisée Maison TELME. J’avais ce projet depuis plusieurs années, sinon l’entreprise s’arrêtait et je souhaitais que cette belle histoire continue. 

La reprise a-t-elle été facile ?

Clairement non. Parce que venant du monde de la recherche, je méconnaissais les usages du commerce, malgré un master de responsable financier à Kedge Marseille. Quand j’ai repris, c’était difficile car il n’y avait pas de salariés et je devais tout orchestrer.

La Maison Telme aujourd’hui, en quelques chiffres ?

Aujourd’hui, l’effectif de l’entreprise est de 6 personnes.

Nous produisons en moyenne 150 000 articles annuels, tous fabriqués dans nos locaux de Peyruis. Nous avons 2 boutiques de vente directe à Peyruis et Forcalquier, et une boutique de vente en ligne. Nos produits sont essentiellement distribués via un réseau national de 150 distributeurs de la marque, essentiellement des épiceries fines, cavistes, moulins à huile...Certains nous sont fidèles depuis des dizaines d’années. Nous effectuons également des fabrications en sous-traitance pour des marques prestigieuses d’épicerie fine ou des chefs étoilés (nous gérons la mise au point des recettes, l’étiquetage, le graphisme…).  

Vous avez bénéficié d’un financement du Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER - mesure 4.2 « Investissement dans les industries agro-alimentaires ») pour un projet de développement entre 2015 et 2017. Que le FEADER vous a-t-il permis de financer et la démarche a-t-elle été aisée ?

Nous étions historiquement dans l’atelier de mes grands-parents, une maison de 150m2 avec étages au cœur du village à Oraison, la croissance de l’entreprise passait par la construction d’un bâtiment plus grand et fonctionnel.

Nous avons construit un bâtiment à Peyruis, essentiellement réalisé par des entreprises régionales, et déménagé en mars 2017. Une partie du bâtiment et une partie des équipements ont été financés par le FEADER et la Région Sud, pour un montant total de 284 000€ (dont 150 000€ de FEADER). Sans ce soutien, ce bâtiment n’aurait jamais vu le jour.

J’ai eu de très bons échanges avec les interlocuteurs à la Région, qui ont répondu à toutes mes questions et m’ont suivie dans toutes les phases du dossier. Ce qui a été difficile, c’est que je n’ai pas eu de visibilité sur la date de versement des subventions. Le financement a été effectif environ une année après la signature de la convention d’attribution. 

A propos de vos approvisionnements, quelle est la part de viande régionale dans votre production ? 

Nous favorisons les approvisionnements locaux et circuits courts autant que possible. Depuis 2 ans, 100% de la viande de porc utilisée provient des Hautes-Alpes. Pour nos terrines, nous utilisons notamment de la lavande alimentaire du Verdon, des amandes, des figues de Solliès, du citron de Menton, du basilic et du safran de Haute-Provence, de l’ail de Provence…

Seules les terrines avec des gibiers ou des champignons ne sont pas d’origine régionale, car le produit n’existe pas ou ne convient pas à notre cahier des charges. Notre atelier bénéficie d’un agrément sanitaire européen, avec toutes les contraintes que cela suppose en matière de traçabilité et approvisionnements. 

Nous conditionnons également des plantes aromatiques locales, du riz de Camargue enrichi, du sel de Camargue… Outre les matières premières, nous sommes attachés à notre territoire et favorisons au maximum les échanges commerciaux avec les entreprises voisines (transport, emballages…). 

 

La mesure 4.2 du FEADER : Investissements dans les industries agro-alimentaires

L’industrie agroalimentaire occupe une place prépondérante dans l’écosystème de la Région. Malgré un tissu d’entreprises atomisé, le secteur de la transformation et la commercialisation dispose d’atouts importants pour la valorisation de la production agricole régionale. Pour ces entreprises, l’amélioration de la compétitivité, la recherche d’une meilleure valeur ajoutée des produits et l’amélioration des procédés en vue de limiter les impacts sur l’environnement (énergie, eau, déchets) sont des enjeux permanents.

Le dispositif, qui permet de bénéficier d'un cofinancement public du FEADER (53%) et de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (47%), a pour objectif d’accompagner les projets des entreprises de transformation et de commercialisation de produits agricoles ayant un lien fort avec le monde rural ou un lien en matière d’approvisionnement avec la production agricole régionale.

Objectifs de la mesure 

  • Adapter et moderniser les outils de production afin de renforcer la compétitivité des entreprises de transformation et de commercialisation des produits ;
  • Mettre en place et développer des démarches structurantes de filières associant l’amont et l’aval ;
  • Développer de nouvelles filières ou de nouveaux produits pour accéder à de nouveaux marchés ;
  • Améliorer la performance environnementale des entreprises ;
  • Augmenter la valeur ajoutée des productions agricoles et des produits ;
  • Conforter les filières agricoles et agroalimentaires afin de renforcer leur ancrage au sein du territoire.

Bénéficiaires

  • Les PME qui exercent en région une activité de stockage-conditionnement, transformation, commercialisation des produits agricoles 
  • Les collectivités locales et leurs groupements, notamment pour leurs investissements dans les abattoirs publics.

Un appel à projet sur cette mesure sera ouvert début 2019. 

+ d’infos sur le mesure : ici