La transhumance : un patrimoine culturel à valoriser

Un Plan de sauvegarde et de valorisation de la transhumance

La transhumance est une tradition millénaire encore bien vivante en Région Sud, avec 620 000 têtes de bétail qui quittent chaque printemps la Provence pour rejoindre les Alpes. Il s’agit d’un déplacement saisonnier de troupeaux le long des routes migratoires en Méditerranée et dans les Alpes. Une pratique qui bénéficie désormais de la reconnaissance de l’UNESCO.

À la suite de l’inscription de la pratique de la transhumance au patrimoine culturel immatériel de l’humanité obtenue en décembre 2023, le CORAM (Collectif des Races Locales de Massif), porteur du dossier sur le plan national, associé à ses partenaires, a élaboré un Plan de Sauvegarde et de Valorisation de la Transhumance. 

Il intègre notamment une analyse des risques et des menaces pesant sur la continuité de cette pratique en mettant en avant les questions juridiques, la transmission des savoir-faire, la communication et la médiation, ainsi que la création d’un observatoire de la transhumance. 

1. Encadrer et protéger juridiquement, réglementairement et/ou contractuellement les conditions d’exercice de la transhumance
2. Renforcer les dispositifs de transmission des savoirs et savoir-faire pour une meilleure reconnaissance du métier de berger/vacher transhumant
3. Communiquer collectivement sur la valeur culturelle et sociétale de la transhumance
4. Mise en place d’un observatoire des pratiques de la transhumance 

Un soutien obtenu du Réseau National Agricultures et Ruralités dans le cadre du programme ANIMERA

Des financements ont été obtenus dans le cadre du programme ANIMERA (Animation nationale et inter-régionale pour mêler enjeux ruraux et agricoles) du Réseau national Agricultures et Ruralités (RNAR) pour permettre le déploiement d’une stratégie nationale d’interprétation, de médiation et de communication autour des valeurs culturelles et sociétales de la transhumance. Il est pris en charge par la Maison de la transhumance en partenariat avec le ministère de la Culture, le CORAM et les différents relais territoriaux dans les massifs concernés. Les premiers éléments concernant la gestion de l’emblème ont été présentés sur l’espace dédié au pastoralisme lors du Sommet de l’Elevage qui s’est tenu à Cournon (Puy-de-Dôme) en octobre 2024. Dans le cadre du projet « Interprétation, médiation et communication sur les valeurs culturelles et sociétales de la transhumance », des actions visant à la mise en place, la formation et l’animation d’un réseau de relais territoriaux ont été réalisées. A cet effet, la Maison de la transhumance a développé plusieurs outils de médiation et de communication : charte graphique, dépliant, brochure, cartes, oriflamme, roll-up, traduction film UNESCO, agenda numérique, mallettes pédagogiques, exposition itinérante, refonte site internet - transhumance-patrimoine.fr -, mise en ligne et en réseau du Centre de ressources euro-méditerranéen.

Un plan de valorisation qui se décline aussi en région

Dans un cadre plus régional, des évènementiels de célébration ont été organisés par la Maison de la transhumance dans les différents départements de la région, en partenariat avec la Maison du Berger pour les Hautes-Alpes, le Musée des Arts et Traditions Populaires de Draguignan (Dracénie Provence Verdon Agglomération) pour le Var, Salagon Musée et Jardins pour les Alpes-de-Haute-Provence. 

La Maison de la transhumance, avec le soutien de la Région Sud et du Département des Bouches-du-Rhône, a également édité un Petit lexique du Pastoralisme en Provence et mis en place un agenda numérique des événementiels à l’échelle régionale. Aussi, elle prépare une exposition itinérante intitulée « Où vas-tu berger ? » qui sera présentée pour la première fois au Musée de la Camargue en avril 2025.

Une dynamique internationale qui se poursuit

A la suite des dix pays ayant obtenu l’inscription au patrimoine culturel immatériel de l’humanité (Albanie, Andorre, Autriche, Croatie, Espagne, France, Grèce, Italie, Luxembourg, Roumanie), d’autres, dont la Turquie, la Serbie, la Bulgarie, la Pologne et le Portugal, pourraient également bénéficier de l’inscription d’ici fin 2026, ce qui témoigne bien de l’universalité et l’importance de cette pratique.

L’actualité autour de la transhumance va s’intensifier puisque 2026 a été désignée comme année internationale du pastoralisme et des pâturages par l’Assemblée générale des Nations Unies. Des évènements sont en préparation.

Soutien de la Région Sud au pastoralisme

La Région soutient le pastoralisme qui constitue un modèle d'élevage vertueux et une activité essentielle dans de nombreux territoires ruraux de Provence-Alpes-Côte d'Azur.

A cet effet, elle déploie plusieurs dispositifs pour accompagner, moderniser et sécuriser cette activité : aide à la réalisation de diagnostics pastoraux, aide aux équipements pastoraux collectifs permettant de financer la rénovation et construction des cabanes d’alpage à usage des bergers (via le FEADER), soutien juridique aux éleveurs confrontés à la prédation, aide à l’héliportage en alpages d'accès difficile, réalisation de Plan d’Occupation Pastorale Intercommunal (POPI), aide à la médiation territoriale sur les estives.

Elle apporte également son soutien aux acteurs du pastoralisme, comme le CERPAM, acteur majeur de la structuration de la filière pastorale dans la région, la Maison de la transhumance pour la valorisation de l’emblème de l’UNESCO ou encore le Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricoles de Salon-de-Provence, plus connu sous le nom d’École des Bergers du Merle, afin de contribuer à la pérennisation du métier de berger.